Morgan ou comment se remettre à jour...

Tic tac tic tac tic tac tic tac...
Le bruit régulier d'une vielle horloge, combiné à celui de la pluie, berçait doucement son esprit.
C'était une petite pièce au sous sol d'un luthier, plongée dans une pénombre relative, faiblement éclairée par un écran d'ordinateur allumé et les lumières du magasin. L'atmosphère était à l'humidité et à la chaleur. La salle en elle même n'avait rien de particulier. Elle était miteuse et ressemblait vaguement à un petit bureau. Un seul être y était présent, et il somnolait.

Un enfant d'une dixaine d'années descendit par l'escalier menant à la petite pièce et alla directement poser sa main noire de crasse sur l'épaule du personnage endormi.

- Qǐ shēn! murmura t il en secouant l'homme. Qǐ shēn!

Le dormeur était visiblement un étranger. Sa peau était pâle et ses yeux entre-ouverts d'un vert tirant sur le jaune. Une paire de lunettes rondes fumées trainait près de sa tête posée contre une table de plastique.

- Wang!

Le journaliste ouvrit complètement les yeux, et l'enfant lui posa ses lunettes sur le nez.

- Xiè xiè, remercia d'une vois endormie l'exorciste.

L'enfant chinois le salua de la tête puis remonta à l'étage. L'homme s'étira et son regard se posa sur l'écran allumé. Un message en langage binaire y était écrit, à son attention. Le journaliste soupira et commença à taper sur les touches sales d'un clavier. De même, la réponse était en base 2. Après avoir appuyé sur la touche "enter", l'exorciste se leva et gravit péniblement les marches de l'escalier branlant.

La boutique était petite et tous les instruments étaient entassés les uns sur les autres. Derrière un comptoire, un homme d'un âge avancé attendait patiemment un client qui ne viendrait jamais. Dans une salle annexe, une jeune chinoise faisait la cuisine pour l'enfant qui avait réveillé le journaliste et son cadet.

- Zì lái shuǐ, qǐng? demanda poliment Ewen à l'étudiante.

Cette dernière releva les yeux et désigna le robinet à côté d'elle. Lui souriant amicalement, elle lui tendit une petite boîte ainsi qu'une bouteille d'eau. L'exorciste lui rendit son sourire, franchement. Ici, ce genre de choses avaient beaucoup de valeur.

- Xiè xiè.

La jeune fille se détourna rougissant légèrement et il se porta à sa hauteur. Il saisit les biens et les mis dans son éternel menteau noir. Il se pencha par dessus l'évier et s'aspergea la figure avec un peu d'eau.

- Pī xīng dài yuè? demanda l'étudiante en servant à manger à ses deux enfants.

- Fǒu... répondit Ewen.

Non, il y avait peu de chances qu'il rentre ce soir, il avait beaucoup de choses à faire. La jeune asiatique lui adressa un regard inquiet. Ils se connaissaient depuis longtemps. Et elle avait bien remarqué qu'il n'était pas dans son état habituel. En réalité, il ne s'était pas tout à fait remis de son voyage avec Adonis. S'il avait réparé une partie de ses fonctions, d'autres n'étaient pas encore tout à fait opérationnelles.

- Huí jiàn! lança t il en guise d'au revoir à la petite famille sur un sourire reconnaissant et rassurant.

Il fit volte face et sortit de la boutique. Dehors, il faisait encore nuit, et la pluie chaude le trempa en moins d'une seconde. Déjà, de nombreux vélos circulaient à cette heure ci et par ce temps. Les nombreux néons de la ville étaient le seul moyen de se repérer à cet instant. L'exorciste n'hésita pas et emprunta un nouveau chemin pour se rendre au QG de la LET.


Il arriva trempé et exténué au bâtiment aux allures d'entreprise. On le laissa pénétrer l'immeuble sans encombres. Ici, tout le monde le connaissait. Une jeune homme vint tout de suite à sa rencontre.

- Wang. Bienvenue parmis nous, commença t il.

- Plus tard Fèhm, merci, le coupa l'exorciste.

Le jeune employé le salua puis partit dans une autre direction. Le journaliste se rendit immédiatement dans son bureau. Il sortit un post-it et s'empara du téléphone. Il avait besoin de voir Morgan.

L'exorciste jeta un regard à la ville de Pékin. Sa petite fenètre donnait vue sur quelques rues bondées et bordées par toutes sortes de boutiques à néons. Des plus réputées au sinistres inconnues. Il avait cessé de pleuvoir, et le ciel noir d'encre avait progressivement viré au gris pollution. Charmant. Le journaliste se serait bien vu expatrier les centres de la LET sous le soleil et le ciel bleu des Bahamas. Ou des Caraïbes. Seulement, c'est bien connu, plus on est loin de la civilisation... Ben plus on en est loin!

Ewen riva son regard au dossier qu'il examinait depuis plusieurs minutes et posa sa tête sur sa main. Il avait réglé la moitié de la pile de documents divers et variés, provenant de tous les services de la LET, en un temps largement supérieur et son habitude. Il était fatigué. Il soupira. Bon, alors, ce dossier? Il fallait bien qu'il lui fasse un sort! Il sortit une pièce de monaie. Pile, il le confiait à une chasseuse hors paire. Face, il le donnait à un service de surveillance. Il lança la pièce en l'air et la regarda retomber, rebondir, et finir sur la tranche. Il hésita franchement à se fracasser le crâne contre le bois de sa table de bureau. Mais ça laisserait des traces indélébiles sur les dossiers.

Le journaliste re-soupira, attrappa sa pièce et lança le dossier tenace sur la pile des documents n'ayant pas encore été traités. Il se leva de sa chaise et empogna le gobelet de café vide qui trônait sur son bureau. Il sortit de la petite pièce et ferma à clef derrière lui. Jetant un dernier regard à sa montre, histoire de vérifier que celui qu'il attendait ne se pointerait pas durant son absence, il se rendit, comme tout bon employé, à la machine à café du rez de chaussée. A cette heure ci, les couloirs étaient déserts. Tous étaient confinés dans leurs bureaux respectifs, ou en train de prendre leur pose à la cafétéria improvisée.

Une dixaine de personnes échangeaient des propos devant l'unique machine du bâtiment. Beaucoup lévèrent un sourcil surpris à son approche. Ewen les connaissait tous personnellement, comme tous les membres de la LET. C'était lui même qui recrutait, et il aimait être proche de toutes les âmes de l'organisation, comme d'être au courant de tout sur tout. Un homme d'une vingtaine d'année s'effaça devant la machine à café pour lui faire de la place. Comme la plupart des employés de l'endroit, il était chinois. La langue d'usage était cependant l'anglais, histoire de pratique.

- Merci, fit machinalement l'exorciste en plaçant son gobelet et appuyant sur un bouton afin qu'il se remplisse.

- De rien. Je croyais que tu n'aimais pas ça, répondit l'employé un peu surpris.

- Non, c'est infecte. Tellement que ça me tient éveillé, expliqua Ewen en récupérant son gobelet. Et puis quand j'le vois sur ma table de travail, ça me donne envie de me replonger dans mes dossiers. C'est d'un dissuasif! Je comprends pas que vous puissiez rester tranquilles dix minutes en présence de la terrible génitrice de cet infâme liquide!

Son interlocuteur se laissa franchement rire. Communicatif, il fut rejoint par ceux de ceux qui avaient écouté la conversation. Les yeux du journaliste étaient rivés sur le café dans son gobelet. Aucune émotion particulière ne se lisait sur son visage. Il se trouvait bien étrangé à lui même tout d'un coup. Sombrement, il chassa la vide sinistre dans sa tête. Il allait falloir qu'il ait une sérieuse discussion avec son cerveau!

- Ca va? lui demanda inquiet le jeune homme remarquant cette absence de réaction.

Ewen porta le liquide à ses lèvres et but une gorgée, grimaçant tout de suite. Le café avait au moins une vertue: celle de lui remettre les pieds sur terre.

- Ecoeurant, commenta t il. Oui, merci. C'est juste la phase de préparation psychologique qui est un peu dure. Bon, j'ai un bataillon de documents sur le feu qui voudraient pas finir les fesses grillées, continua le journaliste en échangeant un sourire avec ses coéquipiers.

Les membres lui adressèrent un salut d'au revoir et il repartit vers son bureau. La tête vide, les songes noirs, l'exorciste faisait bien plus attention à ne pas renverser son gobelet qu'à toute autre chose. Comme étranger à tout ce qui l'entourait. Finalement, ce n'est que lorsqu'il essaya d'ouvrir la porte de son bureau qu'il se rendit compte qu'une personne était devant.

- Morgan! s'exclama Ewen presque surpris.

Il reporta son regarda à sa montre... et découvrit que se piles étaient à plat. Aucune des aiguilles ne bougeait. Le journaliste considéra un instant ses erreurs tout en ouvrant la porte. Elles étaient bien trop nombreuses. Pourtant, avec tout ce qu'il avait soigné... Ses pieds se prirent dans une pile de dossiers, étiquetés "pour l'Europe", et il finit misérablement les quatre fers en l'air. Heureusement, il avait réussi à sauver son gobelet de café. Bizarrement, c'était la seule chose qui avait compté lors de sa chute. Il grommela intérieurement. Il devenait complètement gaga.

Il considéra un moment les documents qui s'en étaient allés jouer à cache cache sous les étagères, puis se remis debout. Il s'en occuperait plus tard.

- Assieds-toi où tu veux... où tu peux, lança Ewen à l'espion.

Pour sa part, il s'approcha de la fenêtre du bureau, avant de se dire qu'il serait peut être plus prudent que le aussi s'assied. Finalement, il s'assit en tailleur sur son fauteuil et posa son regard rayons X sur son nouvel interlocuteur.

- Alors, qu'elles sont les nouvelles depuis... la semaine dernière?

C'était un rituel. Il ne précisait que la date à partir de laquelle les faits l'intéressaient, et son interlocuteur se devait d'énumérer: ses missions dans ce lapse de temps, ce qu'il avait appris, ce qu'il avait fait, ainsi que son point de vue sur la situation actuelle. Les questions d'ordre personnel venaient après le travail.

Les Enfers... Oui, ils remontaient effectivement en hauteur. Le journaliste se retint de justesse de dire qu'il faudrait que les démons fassent attention à ne pas avoir le vertige. Décidemment, même côté blagues ça n'allait pas fort. Les Enfers, donc... Les Enfers... Et donc... Et donc quoi les Enfers? Il porta le café à ses lèvres et en bu une gorgée. Tout de suite, accompagnées d'une grimage de dégoùt, ses idées se firent un peu moins sombres. Les Enfers allaient, de nouveau, déclarer la guerre à Celestia, et cette fois ci en terrain angélique. Cela, il le savait déjà. Mais il se devait de n'en dire que le srtict minimum à Morgan. C'est à dire: rien. Mais avoir ces informations montrait que le système démoniaque n'était pas imperméable. Loin de là.

- Tu penses qu'elle va se concrétiser, cette énième guerre? demanda Ewen tout en se disant qu'il investirait bien dans une plante verte de bureau.

L'avi de chacun des membres de la LET, sur tous les sujets, était important pour lui. Mais il n'arrivait pas à se détacher de cette envie soudaine d'acheter une petite plante. Un bonzaï, ou un eucalyptus, ou peut être même...

- Qu'est ce que tu penses de pousses de bambous?

Ca lui avait échappé. Et il ne s'en rendit pas compte tout de suite. Quand il comprit enfin ce qu'il venait de dire, il posa brutalement sa main froide contre son front. Brulant... Allons bon, encore un peu et il finirait à la décharge à ce train là! Même pas capable d'alligner deux pensées cohérentes.

- Est ce que tu aurais des résistances? demanda t il à l'espion.

Evidemment, c'était bien connu, le plus quelconque des individus se balade avec des résistance, des transistors, des DEL, et des bobines sur lui. Mais cette fois ci, la question était véritablement importante.
Il essaya d'intégrer les dernières paroles de Morgan, et c'est avec difficultés qu'il compris que c'était lui même que le jeune homme cherchait. Ouais mais bon, le départ avait été un peu précipité. Face à un démon, on fait bizarrement moins le malin. Enfin, l'exorciste ne savait pas s'il servait à quelque chose d'essayer de raisonner en de pareilles circonstances, sachant pertinemment qu'il était dans un état lamentable.
Il saisit un papier sous une pile de documents... qui rejognirent vite fait les autres jouer à cache cache. Pris un stylo et commença à marquer les propos de Morgan. Par principe, il ne prenait aucunes notes de ses entretiens, mais là, ça devenait plus que vital. Il gribouilla un instant, puis retourna le stylo. Oui, effectivemment, ça marche mieux du côté de la bille.

- Bon, soupira t il. Il se passe quoi précisement niveau des Chefs d'Etat? Ils en sont venus aux mains ou ils en sont encore au stade à se regarder en chiens d'faïence?

Si la guerre se concrétiserais, surement, mais quel en serais le résultat?
Oh et il avait oublié une chose encore.

-Tu n'as pas l'air bien mais j'ai oublié de t'en parler...j'ai senti un grand nombres d'auras disparaitre, en une fois, au même endroit, je n'ai pas bien pu les localiser, cela s'est produit lorsque je prenais l'avion, et il y a eu une étrange magie avant.

Sentir autant d'humains disparaitre en une fois c'était un peu...suspect...soit ils étaient mots et tuer des milliers d'humains au même moment et au même endroit serais un grand exploit, soit et c'est ce qu'ils pensait, ils avaient disparu...changer de monde probablement...cela expliquerais l'étrange sensation qu'il avait eu un peu avant, un sort d'un haut niveau. Mais pourquoi? Ce serait une nouvelle technique de capture démoniaque? Probablement. Une étrange question vint le troubler dans son raisonnement.

-Des...pousses de bambou...? Et bien je préfère les bonzai...ceci dit ... ... ... mais de quoi tu parles?

Cela n'avait vraiment aucun sens, ok parfois Ewen était étrange, voire complétement dérangé, mais des pousses de bambous??
Et cela continuait...des résistances maintenant, oui, bien sûr qu'il en avait.

-Et bien...il te faut quel modèle de résistance? Parce que... il sortit un appareil électronique de sa poche, une sorte de porte clef qui émettait un petit faisceau laser ...celle que j'ai là est assez faible.

Mais que venait faire les résistances ici? Il avait vraiment perdu la boule cette fois ci...ça pourrait être marrant, il commençait à écrire les propos de leur conversation, cela ne rendrait les choses que plus faciles à vérifier.

-On ne peut pas dir qu'ils en soient venus aux "mains" mais cela gueulait sec..."pourriture" ou encore "abrutis fini" ou bien "rends moi mes épinard Popeye" mais le chef de l'Europe, Mickey, avait l'air plus calme et posé ce n'était pas le cas de Donald, son conseiller. Il marmonait des trucs comme "Kwak Ki Kwak, Ko Kwak Kak" mais je ne suis pas expert en canard.

Il avait déjà vu, bien sûr, des dessin animés avec ces personnages, bien que ce ne soit pas du tout sa génération.
Morgan sourit en instant et regarda Ewen dans les yeux, il semblait vraiment fatigué, il ressemblait plus facilement à un zombie qu'à l'habituel Ewen, énergique et curieux de tout.

-Tu devrais te reposer...je ne pense pas que tu sois en état d'assimiler quelque information, mais bon c'est à toi de décider.

- Moui... Un bonzai c'est pas mal aussi...

Il avait décidé d'arrêter de réfléchir à chaque phrase idiote qu'il sortait, parce que ça commençait à faire beaucoup. Il considéra le porte clefs. Non. Ca ne serait pas assez puissant. Il resta un long moment le regard dans le vide. Non, il ne pouvait rien faire temps qu'il était en Chine. Il nota tout ce que Morgan lui avait dit puis se remit debout, manquant de peu de shooter dans l'ordinateur tônant sur le bureau.

- Bon, tu m'accompagnes au Japon avant d'aller voir les vioques? demanda le journaliste à l'espion. J'ai des pièces à changer, et la Chine est pas trop le coin pour. On discutera... normalement, après.

Il sortit de la pièce, sans oublier son survivant de gobelet. Qu'il tendit d'ailleurs à Morgan.

- Tu veux? C'est immonde.

Dis comme ça, ça donnait un peu l'impression qu'il voulait l'empoisonner, mais bon. Il n'était plus à une bêtise près.
Il passa la porte et redescendit au rez de chossée. Là, il se rendit au secrétaria. Derrière son bureau, la jeune secrétaire chinoise le salua de la main. L'exorciste allait faire de même quand il heurta quelque chose de plein fouet. Ses lunettes, sous le choc, sautèrent de son nez, et ce fut le brouillard de Grande Bretagne. Ewen, lui, ne tomba pas. Miracle. Il tendit les bras devant lui et ses mains touchèrent une paroi. Comment ça une paroi?

- Wang, fit une voix féminine. Est ce que ça va?

- J'ai l'impression d'avoir fait un saut dans la purée de pommes de terres de ce midi, mais sinon je crois que ça va. Un peu au radar peut être.

On lui remit ses lunettes sur le nez et il put effectivement remarquer que dans cette section les murs et les portes étaient de verre.

- Mais... Depuis quand c'est là ce truc?

- Depuis toujours, répondit la secrétaire commençant à douter de l'état mental du Leader de la LET. Est ce que ça va?

- .... Vous avez du fard à paupière sur vous?

- Heu... oui, fit la jeune femme en rougissant mais donnant le maquillage à l'exorciste.

Ce dernier s'empara de la poudre et en para la porte de verre. "Némo", écrit en grandes lettres roses nommait à présent la vitre mobile. Le journaliste rendit le fard à la chinoise de plus en plus perplexe.

- Némo?

- Oui. Comme le petit poisson. J'aurai besoin de billets d'avions. Deux. Pour Tokyo.

- Heu, oui, bien sûr. Pour quand?

- Maintenant ça m'parait bien.

- M.. Mais vous venez juste d'arriver!

- Oui mais j'aimerai aller acheter un bonzai!

- Pardon?

- Je reviens tout de suite après, s'il vous plaiiiit! supplia Ewen comme un petit enfant réclamant une sucrerie.

La secrétaire hésita un instant, lançant un regard suppliant à Morgan, puis finit par les inviter à entrer et se lança sur le téléphone afin d'obtenir des places.
Et finalement:

- J'ai une seule place de libre, pour un avion qui part d'ici dans trente minutes. Pour deux... Il faut attendre ce soir.

- Et bien tu te mettras sur mes genoux! s'exclama joyeusement l'exorciste à l'adresse de Morgan.

Du bout des lèvres, la secrétaire glissa à l'espion "allez avec lui". Visiblement très inquiète pour la santé de l'homme qui contrôlait la LET. De toutes façons, Ewen ne laissa pas le choix au jeune homme et passa son bras sous le sien, l'entrainant vers la sortie.

- Merci beaucoup! Procédure habituelle!

- Heu... De rien. Oui, procédure habituelle. Heu, vous n'avez pas d'effets à emporter?

- Non, on se débrouillera sur place!

- D'acc... Hé! Mais je dis quoi aux autres? Et pour votre réunion? Et...

- Dîtes que je reviendrai bientôt!

Et l'exorciste sortit du bâtiment, son espion sous le bras. Ils avaient largement le temps d'y aller à pied.

- Alors, parlons de toi maintenant, lança joyeusement le journaliste à Morgan. Comment va ta p'tite famille? Tu l'as revue? Et les z'amours? Il faudrait que je t'envoie surveiller cette charmante Brésilienne qui fait de pieds et des mains pour cacher les bavures du Président des Amériques!

- Une augmentation? répéta l'exorciste alors qu'ils pénétraient dans l'aéroport. Non, ça n'est pas le bon moment je pense.

Sur le moment, il avait été à deux doigts de répondre à l'espion que c'était une excellente idée. Mais il avait fini par se faire violence pour aligner deux idées cohérentes et se dire qu'il faudrait qu'il réflechisse à cette charmante proposition plus tard. Les 99% de son esprit s'enthousiasmaient de se retrouver dans le grand hall du bâtiment en compagnie de Morgan, et le dernier pourcentage s'angoissait de plus en plus devant tant de dégats sur sa conscience.

Ils passèrent sans encombres les divers contrôles, à grand renfort d'anglais, car le chinois de l'exorciste semblait être resté cloitré dans le sous sol de son hébergement provisoire à Pékin, ce dont il s'était rendu compte en demandant au douanier de quelle couleur était son maillot de bain au lieu de ui souhaiter une bonne journée. Puis ils s'installèrent dans l'avion bondé en première classe. Finalement, le voisin de voyage n'étant pas présent, ils lui chopèrent sa place sans demander leur reste. Côté allée centrale, le jeune leader n'avait pas jeté un seul regard au paysage et s'était endormi en serrant le bras de Morgan comme s'il s'agissait d'un nounours.

[HRP: fin topic, je poste ailleurs! xD Oui, c'était court comme passage...]